Chronique berckoise de début de siècle

 

Cette petite chronique, qui commence aujourd'hui, va relater, un peu sous la forme d'un feuilleton, un

épisode de la lutte contre la mer au début du 20ème siècle. Nous allons voir comment les élus berckois

de l'époque ont appréhendé ce problème entre 1912 et 1920, période comprenant un épisode tragique

de notre histoire.

Le 5 mars 1912, après un marée d'équinoxe d'un coefficent de 108, les dégats provoqués par la mer au

niveau de la pointe du Haut banc, inquiètent la municipalité Berckoise.

 

 

 

Donc, en cette fin d'année année 1912, le conseil municipal de Berck était préoccupé par une érosion inquiétante

 menaçant la pointe du Haut Banc, mais aussi par la fixation des sables dans la partie littorale Berckoise de la Baie

 D’Authie, entre le Chemin des Pourrières et le chemin aux Raisins. Lors du conseil municipal du 18 octobre 1912,

le Docteur Quettier, maire et conseiller général, donne lecture d’une lettre, datée du 27 septembre 1912,  du préfet

du Pas de Calais, , qu’il avait saisi de ces problèmes. 

 

Séance du conseil municipal du18  10 1912

 

            Monsieur le Conseiller Général,

 

        J’ai rappelé à différentes reprises à l’Administration des forêts le projet de fixation

des dunes de Berck et de Groffliers. Répondant à mes communications, M. le Conservateur à

Amiens, me fait connaître ce qui suit. « Après examen des propositions qui avaient été soumises

 au conseil d’état par mon administration,cette haute assemblée a décidé, le 3 mai 1911, qu’il

n’y avait pas lieu de donner suite au projet de décret qui ui était présenté , la législation de 1810

ne paraissant pas applicable en l’espèce.

 

      « En me notifiant la décision du conseil d’état, M. le Directeur Général des Eaux et forêts

m’invitait à étudier comment l’Administration pourrait favoriser la fixation des sables en

envisageant notamment l’allocation de subventions aux propriétaires. Or aucun propriétaire

de dunes n’a demandé de subvention et d’autre part, il parait évident que, du moment que

l’état ne pourrait pas rentrer dans les dépenses faites par lui pour exécuter les travaux de

fixation, les intérêts en jeu ne sont pas assez importants et n’ont pas suffisamment le

caractère d’intérêt général pour justifier la mise de ces dépenses à la charge du trésor,

c'est-à-dire des contribuables. En effet, que se passe t-il en réalité ? Par faute, négligence

ou inertie des propriétaires, les sables des dunes qui appartiennent à la société Briet

envahissent en deux endroits différents les propriétés voisines, savoir 1° Près du bord de

mer, ils tendent à recouvrir les dunes de M. Tattegrain et les plantations d’oyants que ce

dernier a faites. 2° à l’endroit appelé « la dune qui marche » ils recouvrent des pâtures et

des molières qui appartiennent à divers propriétaires et qui sont par ce fait absolument

perdues pour eux. Sans doute cela est regrettable, mais il faut bien reconnaître que ni

d’un côté, ni de l’autre l’intérêt général n’est engagé. Il n’y a en présence (que) des

intérêts privés et il semble que l’application pure et simple des principes posés par le

code civil en matière de responsabilité devrait suffire pour permettre aux tribunaux

ordinaires, si la question leur était soumise, d’assurer aux propriétaires lésés, une

juste réparation du préjudice causé. En tout cas, dans l’état actuel de la législation 

et par suite de la décision du conseil d’état, l’administration ne peut plus intervenir.

 

fin de la première partie de la lettre. La seconde partie traitera des problèmes d'érosion et

de lutte contre la mer. Voir page suivante la carte supposée des lieux de divagation des sables.

 

à suivre..................